Reconnaissance du risque
Nous avons découvert au fil de nos conversations avec les gens de plusieurs organisations que de nombreux responsables des régimes PD comprennent mal le risque qui pèse sur leur caisse de retraite et ne savent pas vraiment que ce risque augmente à mesure que leur régime avance en âge. Avec le temps, la valeur de l’actif et du passif d’un régime PD augmente considérablement. Or, à moins que l’entreprise du promoteur croisse au même rythme, la taille du régime de retraite augmentera beaucoup plus par rapport à la taille de l’entreprise que ce qui aurait été le cas par le passé. Dans une telle situation, toute détérioration importante du niveau de capitalisation du régime peut avoir de graves répercussions sur les profits ou les pertes ainsi que sur le flux de trésorerie de l’entreprise, pouvant même menacer sa survie. Alors que le promoteur d’un jeune régime de retraite peut être en mesure de supporter un niveau donné de volatilité de la capitalisation, le promoteur d’un régime plus ancien sera beaucoup plus touché par un scénario identique.
La première étape à franchir pour gérer le risque consiste à comprendre ce niveau de risque et à déterminer s’il correspond à votre marge de tolérance. Si ce n’est pas le cas, vous devrez envisager des solutions de rechange. L’Évaluation des risques liés aux régimes de retraite de Morneau Shepell vous aide à comprendre les risques auxquels vous êtes exposé.
Gérer le risque
Une des stratégies de gestion du risque consiste à le partager le plus possible tout en respectant la réglementation actuelle en matière de régimes de retraite. Les régimes à prestations cibles (PC), pris dans le sens large, vous le permettent. Du point de vue du promoteur, l’un des principaux avantages des régimes PC réside dans le fait que les cotisations peuvent être maintenues à un niveau relativement stable, puisqu’ils sont financés selon l’approche de continuité et qu’ils sont habituellement exemptés de l’obligation de financement selon l’approche de solvabilité.
L’un des points importants qui restent à éclaircir concerne le traitement comptable qui sera accordé aux régimes PC. Alors que le plafond de capitalisation semble se prêter à une comptabilité de trésorerie ou de régimes CD (comme c’est actuellement le cas pour les RRI), les membres de la profession n’ont pas encore émis de lignes directrices définitives à cet égard. Pour de nombreux promoteurs de régimes (surtout ceux du secteur privé), il est essentiel de régler cette question.
De plus, considérant toute l’attention que les médias portent actuellement à l’épargne-retraite, les employés sont de plus en plus conscients de la valeur d’un régime de retraite. Un régime PC pourrait s’avérer plus efficace pour recruter et fidéliser les travailleurs.
Toujours du point de vue du promoteur, voici les principaux inconvénients des régimes PC.
- La communication avec les participants pourrait être plus exigeante que dans le cadre d’un régime PD. Les participants doivent comprendre que certaines prestations pourraient être réduites dans certaines situations.
- Le fardeau de la gouvernance est plus lourd, car des politiques de financement et de prestations officielles doivent être établies et maintenues afin de les administrer.
- La possibilité de profiter des surplus futurs de la caisse de retraite est réduite ou carrément éliminée, car les réductions de cotisations sont improbables ou impossibles.